Conférences 2019 - 2020
Lorsque la France du XIXème siècle illumine son littoral, c’est tout le monde maritime qui est éclairé par ces rayons de lumière salvateurs. Cette grande épopée des phares de France, l’Aude et le Roussillon l’ont vécue pleinement, car si les phares de l’océan ont acquis une renommée indiscutable, ceux de la Méditerranée ont gravé dans le ciel des faisceaux de lumière indélébiles. Ces lumières toujours actives qui balayent de leurs rayons nos nuits méditerranéennes, sont devenus des éléments précieux du patrimoine maritime.
Les ports commerciaux de Port-Vendres ou Port-La Nouvelle, les petits ports de Cerbère, Banyuls, Collioure ou du Barcarès, les sites majestueux du cap Béar ou du cap de Leucate, offrent chacun, une histoire passionnante à raconter.
Grâce à une recherche historique et une iconographie importantes, François Brun a su présenter ce sujet inédit et passionnant pour notre assemblée toujours curieuse de notre littoral.
Madame Fabienne POTHERAT, artiste et docteur en psychanalyse, est venue soulever un des mystères de la Joconde.
Comme l'intitulé le laissait entrevoir la conférencière a surtout proposé ses réflexions et ses recherches sur la complexité de la personnalité de Léonard de Vinci.
Symbole de l'homme de la Renaissance, il fut génie universel, philosophe humaniste, observateur et expérimentateur, ingénieur et inventeur. Ses sentiments androgynes et ses attirances ne pouvaient se dévoiler que dans son oeuvre.
Sous son pinceau, la grâce, la fragilité et toute la délicatesse de la Joconde ont soulevé de tout temps une interrogation sur le sourire éthéré et ambigu qu'elle nous livre, comme le précise la chroniqueuse Françoise Mallet.
Un peu déconcerté par une analyse à laquelle il n'était pas préparé, l'auditoire a apprécié la rigueur de ce travail très documenté.
Docteur en Histoire et professeur d'histoire, Monsieur Alain AYATS conférencier en titre donnait sa huitième conférence pour les Amis de Collioure.
Le sujet de la peste au XVIIème siècle a fortement intéressé une salle comble, principalement par l’étude du comportement social des populations confrontées et démunies face à ce fléau très meurtrier et difficile à endiguer. On dresse des "Pals", une limite à ne pas franchir, aux entrées des villes. À Perpignan, l'entrée ne se fait que sur présentation d'un certificat médical et ceux qui essaient de forcer le passage sont reçus par les flèches des arquebuses.
Ainsi, les mises en quarantaine, les expulsions hors des murs, les isolements dans des baraques loin des villes au mépris de tout humanisme, les invocations et appels au secours à la religion
n’ont pas évité à Perpignan de perdre en quatre années la moitié de sa population.
La peste fit disparaître entre 20 et 50 % de la population européenne dans son ensemble, selon les régions touchées par ce fléau et constitue l’un des trois fléaux de l'époque avec la faim et la guerre.
De nos jours, la peste est considérée comme une arme de guerre par l'OMS, organisation Mondiale de la Santé.
Maître de conférences en langue et littérature médiévales à l’université Via Domitia de Perpignan, Michel Adroher nous a expliqué comment la littérature chevaleresque française était familière au public du versant sud des Pyrénées et du Roussillon.
En se rapportant au poème La Faula, composé avant 1380 par le Catalan Guillem de Torroella. Le narrateur y décrit un voyage merveilleux au pays de Morgane, dont l’entrée est située dans une caverne du mont Etna, en Sicile. C’est là que séjourne le roi Arthur, après la bataille fatale deSalesbière(Salisbury).
Ce voyage magique rapporté en vieux français, en occitan catalanisé ou nettement en catalan nous a été conté par un Michel Adroher habité par sa fougue coutumière et son enthousiasme pour l’usage des langues et sa passion des légendes.
Cépage d’origine méditerranéenne, le grenache (garnatxa en catalan), s’est toujours bien développé en pays catalan. Sa résistance à la sécheresse lui a permis de s’implanter dans les schistes pauvres en terres arables où leurs racines trouvaient un peu d’eau en se faufilant dans les failles de la roche. Il est donc le cépage de choix dans nos Albères maritimes et il est aussi fréquent dans le Tarragonais mais c’est certainement en Roussillon que ce cépage donnant des vins doux est le plus diversifié, puisque l’on y trouve toute la « famille » des grenaches : le grenache noir, le grenache gris (ou rose) et le grenache blanc.
La catalanité du grenache c'est aussi d'avoir produit de part et d'autre des Albères pendant plusieurs siècles un vin doux portant son nom que l'on prenait à l'apéritif ou en fin de repas.
Pierre Torrès, Ingénieur agronome de formation, a dirigé la Station Viti-Vinicole du Roussillon pendant trente ans. Il a parcouru ensuite de nombreux vignobles du monde en tant qu'expert viticole. Son regard sur le vin est celui de l'homme de terrain et du pédagogue.